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Les forces anti-ouvrières prennent de l'ampleur au Canada | ||
Le gouverneur du Michigan, Rick Snyder, a étonné les électeurs à la fin de l'année dernière, en faisant adopter le projet de loi baptisé « droit au travail » durant la session de fin de mandat; cette législation anti-ouvrière, que l'on retrouvait historiquement dans le Sud, est maintenant instauré dans l'État que plusieurs considèrent comme le centre historique du mouvement syndical. Maintenant, des politiciens conservateurs de l'autre côté de la rivière Détroit, veulent suivre l'exemple de Snyder, en amenant cette législation dite « droit au travail » dans la principale province du Canada. Le chef conservateur ontarien Tim Hudak appuie la législation du « droit au travail » qui porte atteinte à la capacité des travailleurs de négocier collectivement. « Hudak prétend que cela créera plus de flexibilité dans le marché du travail, mais ce que cela signifie vraiment, c'est que les individus auront [le droit au travail à un salaire moins élevé]. C'est une menace très sérieuse » déclare Matt Wayland, stratège médiatique/action politique pour le Premier District. Les conservateurs avaient fait des gains dans les sondages depuis la démission de Dalton McGuinty, chef du parti libéral et premier ministre de l'Ontario, l'automne dernier. L'arrivée de Madame Kathleen Wynne, qui lui a succédé, a contribué à freiner la chute libre des libéraux et elle a devancé Hudak dans les cotes de popularité, mais la législation du droit au travail demeure toujours une menace pour les familles de travailleurs de l'Ontario. Plusieurs s'attendent à des élections dès ce printemps. Selon le confrère Wayland, c'est suite au succès remporté par les syndicats qui avaient incité leurs membres à aller voter pour les candidats favorables aux travailleurs, lors de l'élection de 2011, que les conservateurs ont décidé de cibler les syndicats. En 1946, le juge Ivan Rand de la Cour Suprême, qui agissait comme arbitre, a tranché le litige historique entre le patron et les travailleurs de Ford à Windsor dans une décision qui rendait le précompte des cotisations obligatoire dans l'ensemble du Canada. Les travailleurs n'ont pas l'obligation d'adhérer au syndicat mais doivent payer les cotisations s'ils sont régis par une convention collective. Le président de la Fédération du travail de l'Ontario, Sid Ryan, écrivait dans le Huffington Post que dans le cadre de la formule, « l'adhésion syndicale n'est pas obligatoire, mais tous les travailleurs doivent payer des cotisations. Le fait que le syndicat négocie une convention collective pour tous les employés constitue une bonne raison pour une cotisation obligatoire. Étant donné que tout le monde au travail bénéficie de ces avantages, tout le monde doit contribuer ». La Cour Suprême du Canada a reconnu la validité de la formule Rand, considérant qu'elle n'enfreint pas le droit constitutionnel à la liberté d'association des Canadiens. « Derrière les propos de la droite pour le choix des travailleurs se cache le véritable objectif des conservateurs : transformer la province en une zone à bas salaires » affirme Phil Flemming, Vice-président international du Premier District. « Vous n'avez qu'à regarder aux États-Unis pour constater que chaque fois qu'un État adopte la législation du droit au travail, les travailleurs sont confrontés peu de temps après, à une baisse des salaires. Ce n'est pas ce que nous voulons. Nous cherchons plutôt à accroître le niveau de vie des familles de travailleurs » ajoute-t-il. Selon des statistiques américaines, les travailleurs oeuvrant dans les états ayant adopté le droit au travail, gagnent en moyenne près de 5,500 $ de moins par année que les travailleurs des autres états où ces lois n'ont pas été instaurées. Les conservateurs fédéraux ont aussi décidé d'emboîter le pas dans cette direction. Au mois de décembre, le député fédéral Pierre Poilièvre est devenu le premier politicien à parler ouvertement du droit au travail depuis des décennies. Il a déclaré que c'était un de ses principaux objectifs législatifs. Le premier ministre Stephen Harper a affirmé que la question du droit au travail n'était pas sur le programme du gouvernement, mais avec la sortie de Poilievre, qui compte parmi les législateurs les plus efficaces à Ottawa, les activistes syndicaux ne tiennent rien pour acquis. « Nous éduquons nos membres au niveau local, en leur rappelant la valeur d'une convention collective et comment la législation du droit au travail pourrait menacer tous les avantages qu'elle contient. Si le mouvement ouvrier n'est pas assez fort, qui pourra mettre de la pression sur les grandes entreprises » ? précise le confrère Wayland. Le gérant d'affaires de la section locale 2067 de Regina, Neil Collins, mentionnait que « le Parti saskatchewanais (Saskatchewan Party) , le parti de droite présentement au pouvoir, attend les résultats des démarches au niveau fédéral avant d'ouvrir un débat sur la législation provinciale du droit au travail ». « La loi du droit au travail est encore trop extrême ici actuellement, ils attendent certainement de voir ce qui se passera dans le reste du pays », poursuit-il. En attendant, un autre projet de loi anti-ouvrière, appelé C-377, a franchi une autre des étapes requises dans le processus pour devenir une loi fédérale. Cette législation obligera les syndicats à rendre publiques toutes leurs transactions financières, de l'achat de fournitures de bureau aux salaires, ce qui leur créera une obligation très coûteuse. Toute l'information sera affichée sur un site internet du gouvernement. « D'autres organisations dont les membres paient des cotisations ne sont pas visées par cette législation, notamment les entrepreneurs appartenant aux associations d'entrepreneurs Merit Canada et la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, des partisans du projet de loi C-377. Ce n'est pas une coïncidence », souligne le Vice-président Flemming. Il écrivait ce qui suit dans le Huffington Post : « Merit Canada est un regroupement anti-syndicaliste qui représente des associations de construction provinciales à ateliers ouverts qui emploient plus de 60,000 travailleurs. N'ont-ils pas intérêt à ce que le gouvernement oblige les syndicats à ouvrir leurs livres, ce qui permettra à tout le monde de les examiner attentivement sous le couvert de la transparence »? Consultez le site www.workersbuildcanada.ca pour obtenir plus de renseignements sur le Projet de loi C-377. |
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